SANTE : l’acronyme d’une approche

STRESS

Le stress est un terme à manier avec précaution. Sa description ne se résume pas à un état émotionnel puisque le stress est multifactoriel. D’ailleurs, il n’existe pas de définition unique universellement acceptée du stress. Faute à une signification peu claire ? Pas tout à fait : disons que son expression a une portée différente en fonction du contexte dans lequel elle intervient.

Le mot stress viendrait du latin stringo, is ere, strinxi, strictum, qui signifie serrer fortement, comprimer, resserrer. Parlant n’est-ce-pas ? Nous avons tous déjà ressenti notre estomac se nouer lorsque nous sommes victimes d’une situation stressante. Ce n’est pas une simple image ! Notre système digestif est bel et bien souvent le premier à subir les conséquences d’un épisode stressant.  

Le stress nous bouleverse et éloigne le corps de l'homéostasie « reconnue comme l’ensemble des processus organiques qui agissent pour maintenir les états stationnaires de l’organisme dans sa morphologie et dans ses conditions intérieures en dépit des perturbations extérieures » (Morin, 1981).

L’endocrinologue Hans Selye a déployé un terme d'ingénierie pour décrire la réponse de l'animal à une telle perturbation et définit le stress comme « non - réponse spécifique du corps à toute demande qui lui est faite » (Selye, 1956).

A retenir :

→ Notre faculté à surmonter un stress est plus importante que ce que ce dernier représente en soi.
→ Cette capacité d'adaptation dépend d'un équilibre entre notre offre et la demande énergétique.
→ S’assurer que nos cellules produisent efficacement de l’énergie est le meilleur moyen de cultiver notre résilience face au stress.

L’inconvénient est que nos ressources sont bien souvent insuffisantes par rapport aux sollicitations imposées par nos quotidiens. En conséquence, un décalage se crée.

Petit à petit, notre corps doit faire avec et en tant que bon économe, il réduit ses dépenses et produit de l'énergie de manière alternative dans un seul et unique but : assurer notre survie.

Bien qu’elles soient utiles à court terme, ces adaptations entraînent une réduction générale de notre complexité, ralentit notre fonction, bouscule l’intégrité de notre structure.

A terme, des changements s'opèrent et sont les témoins de cette réaction défensive.
Notre rythme cardiaque ralentit, notre température corporelle au repos diminue, etc (cf. partie température)

AUTONOMIE

Nous sommes aujourd’hui bombardés d’informations, et notamment sur ce que l’on devrait faire de notre corps : perdre du poids, faire plus de sport, manger ceci mais pas cela, prendre des compléments alimentaires, boire du jus de citron le matin à jeun…

Et ceci n’est qu’un faible échantillon.

Toutes ces injonctions semblent faire du corps un élément extérieur à nous, qu’il est tout à fait aisé de modeler, de contraindre, un poids, parfois, qu’il faudrait modifier ou alléger afin de se sentir plus libre. “Le tombeau de l’âme”, disait Platon.

Mais le corps, ce n’est pas cela. Le corps, notre propre corps, unique, interagit avec nous. Il nous parle, il nous envoie des messages, il nous permet d’avoir des sensations, et sait parfaitement nous faire sentir quand tout va bien, mais aussi quand tout va mal.

L’enjeu est alors de savoir décrypter ces messages, ce langage que le corps communique mais que nous ne connaissons pas, puisqu’on ne nous l’enseigne pas. Nous apprenons le français (ou toute autre langue natale) pour parler avec les autres, mais nous ne savons pas parler à nous-mêmes !

Les seules choses que nous savons, ce sont ce que nous communiquent nos médecins et autres professionnels de santé (et même d’autres personnes, de notre entourage, qui deviennent professionnels de santé à leurs heures perdues après avoir vu un documentaire de France 2). Mais ils ne sont pas NOUS. NOUS seuls avons le pouvoir de ressentir, de percevoir les signaux de notre corps, d’apprendre à parler sa langue pour échanger.

Comment entamer cet apprentissage vers plus d’autonomie ?

Prendre sa température et son pouls (nos interprétations sont ici), recréer une réelle connexion avec son corps (via la méditation, la respiration, le yoga) et surtout être ATTENTIF. Pourquoi pas même noter, au jour le jour, comment on se sent, quel est l’état de notre digestion, de notre santé mentale en général.

Prenez également en compte les facteurs extérieurs (décrits plus bas dans la partie sur l’environnement), et voyez comment ceux-ci influencent  votre corps et votre esprit.

Il vous sera alors plus aisé de faire des choix et des changements afin de vous permettre de réellement changer et améliorer, par vous-mêmes, avec des solutions qui vous sont propres, votre santé.

“En soi il n’y a point de santé et toutes les tentatives pour donner ce nom à une chose ont misérablement avorté. Il importe de connaître ton but, ton horizon, tes forces, tes impulsions, tes erreurs et surtout l’idéal et les fantômes de ton âme pour déterminer ce que signifie la santé, même pour ton corps. Il existe donc d’innombrables santés du corps ; et plus on permet à l’individu et à l’incomparable de lever la tête, plus on désapprend le dogme de « l’égalité des hommes », plus il faudra que nos médecins perdent la notion d’une santé normale, d’une diète normale, du cours normal de la maladie” — Nietzsche, Le Gai Savoir

Dernier point : il peut également être intéressant de s’autonomiser quand à la recherche d’informations en général : pour ce faire, l’article sur le discernement est fait pour vous !

NUTRITION

Plusieurs facteurs dans notre quotidien représentent aussi bien des opportunités pour prendre soin de notre santé que des menaces pour la détériorer. Par exemple, une nuit de sommeil réparatrice soutient notre lendemain alors qu’une mauvaise nuit peut compromettre notre efficacité pendant toute une journée !

La nutrition se distingue sans aucun doute des autres piliers de la santé, pourquoi ? Hé bien, là où, par exemple, faire une activité physique dépendra d’une certaine part de volonté, la nutrition, elle, ne nous laisse pas le choix … on mangera ! C’est un levier d’actions direct. Un changement ? Le prochain repas vous attend !

La surabondance d’informations confère inévitablement un aspect compliqué à la nutrition. Beaucoup d’entre nous se sentent perdus et cela se comprend.

Face à ce constat, des experts ou même encore la publicité tentent de nous rassurer : « Vous voyez, en fait c’est assez simple de bien manger ». D’un autre côté, certains défendent ardemment la nutrition comme LE moyen ultime de résoudre tous les maux.

Quant à nous, où est-ce que l’on se situe ? Hé bien dans aucun des deux camps cités précédemment.

Bien que l’on aimerait naïvement nous le faire croire, bien manger n’est pas simple.

Bien que l’on souhaiterait sournoisement le dissimuler (pour pouvoir proposer des méthodes de résolutions de problèmes systématiques ?), la nutrition est une science complexe (mais cela ne doit pas être pour autant paralysant).
Bien qu’il soit clair que la nutrition joue un rôle prédominant, le reste (par exemple le sommeil, l’exposition à la lumière) est aussi important.

Comme nous le répétons souvent, en nutrition, on ne peut se permettre de répondre un oui ou un non dès lors que l’on connait un minimum le contexte qui encadre la question donnée. Et, qui mieux que vous pour maîtriser ce degré de dépendance à cette dite situation puisque vous êtes directement concernés. Encore faut-il disposer des outils d’interprétation (cf. partie autonomie) afin de donner du sens aux processus d’expérimentations que nous vous encourageons vivement à entreprendre.

Développer un haut degré de connaissance de soi : tel est l’un des processus que nous vous proposons de faciliter à travers notre formation Cultiver sa résilience.

En résumé :

Voyez la nutrition comme une opportunité concrète.

Concentrez-vous sur la façon dont vous mangez.

C’est un de nos meilleurs conseils au cœur de cette tendance bien-être qui nous submerge parmi la multiplicité des choses que l’on devrait faire ou ne pas faire.

TEMPÉRATURE

Nous le savons tous, la température d’un être humain oscille autour des 37°C.Néanmoins, il n’est pas rare de voir des personnes dont la température centrale est revue à la baisse en avoisinant, dans certains cas, les 35° !

Quelles sont les causes d’une température corporelle basse ? (liste non exhaustive)

La diminution de température corporelle s'interprète en partie comme un mécanisme de protection contre les dommages cellulaires et ces dommages surviennent quand  nous ne sommes pas en mesure de maintenir un équilibre énergétique (cf. partie stress).

Le métabolisme génère de la chaleur. La quantité minimale produite est déterminée par le métabolisme basal ou taux métabolique au repos, qui est lui-même déterminé par les hormones thyroïdiennes, entre autres facteurs auxiliaires.  

La chaleur occasionnée par l’alimentation, ce qui comprend la digestion, l’absorption et la conversion de tous les constituants des aliments en molécules « utiles » pour l’organisme, s'ajoute à celle produite par le métabolisme basal.

Un moyen d’augmenter l’efficacité de son métabolisme est de limiter la synthèse des hormones de stress. Pour les retenir, nous avons inventé un acronyme : « CHANGE PAS » pour Cortisol Histamin Adrenalin Nitric Oxide Glucagon Estrogen Prolactine Aldostéron Serotonin. Un clin d'œil à l’aspect addictif du stress.

Le fonctionnement digestif est par exemple directement dépendant de la température corporelle. Nous commençons à sécréter des enzymes dans notre bouche, même avant d’avoir avalé quoi que ce soit ! La salive produite dans la bouche et l’acide chlorhydrique produit par l’estomac sont également dépendant des hormones thyroïdiennes. Une hypochlorhydrie (voire une achlorhydrie), est un symptôme courant chez les personnes en hypothyroïdie.

Ainsi, si vous expérimentez des problèmes de digestion, nous vous conseillons de prendre votre température corporelle. Si elle est inférieure à 37°C après un repas, vous venez de trouver une cause potentielle à vos problèmes.

Dans un monde où les facteurs de stress environnementaux, physiologiques et sociaux ne cessent de croître, il est judicieux de conserver un corps chaud. Notre capacité à maintenir une température corporelle à 37 degrés est un témoin de notre santé générale.

Pour créer un changement, il peut être utile de suivre ces règles simples pour rétablir le métabolisme et la chaleur corporelle.

→ Manger suffisamment de glucides de bonne qualité
→ S’exposer raisonnablement à la lumière du soleil
→ Se permettre de véritables moments de repos, etc

Le mode de vie pro-énergie est enseigné tout au long de notre formation.

ENVIRONNEMENT

La notion d’environnement complète celle de l’autonomie.

Paradoxal n’est-ce pas ? L’autonomie a un petit goût de liberté, alors que l’environnement, par essence, est ce qui nous entoure, nous lie, noue relie, et par la même occasion, nous empêche parfois d'être libre de nos mouvements (au sens proche comme figuré, surtout en ces périodes de confinements successifs)

Pourtant, force est de constater que ces deux notions sont interdépendantes.

De fait, nous ne pouvons gagner notre autonomie qu’en nous appuyant sur notre environnement.

“Notre autonomie matérielle et spirituelle d’être humains dépend de nourritures culturelles, d’un langage, d’un savoir, de mille choses techniques et sociales” — Edgar Morin

De fait, que serions-nous si nous avions grandi seuls, ou élevés par des animaux, dans la forêt ? Nous serions devenus également des animaux.

“C’est une idée désormais conquise que l’homme n’a point de nature mais qu’il a – ou plutôt qu’il est – une histoire”. — Lucien Malson, Les enfants sauvages.

On ne naît pas Homme, on le devient, et ce grâce à notre environnement.

Revenons aux bases ; qu’est-ce que l’environnement ? Il est vrai que ce terme est employé aujourd’hui afin d’aborder les enjeux écologiques pressants, mais l’environnement, au départ, désigne simplement “l’ensemble des éléments (biotiques ou abiotiques) qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins.”

On note ici directement la notion de dépendance introduite par la citation de E.Morin.

Plus concrètement, qu’est-ce qu’englobe le terme environnement ? Nous pourrions citer : nos proches, notre lieu de vie, de travail, la société dans laquelle on vit, et, plus largement, le monde qui nous entoure, que nous côtoyons au quotidien.

Puisque nous sommes fortement liés à notre environnement, il est important d’en faire un allié. La notion est pourtant si vaste qu’elle peut paraître un peu paralysante, elle nous dépasse.

Face à cette tâche, les actions entamées peuvent même paraître vaines (comme les actions écologiques, d’ailleurs).

Les penseurs antiques stoïciens peuvent peut-être ici nous aider à ne pas nous noyer : Epictète, notamment, enseignait à savoir distinguer ce qui dépend de nous, de ce qui ne dépend pas de nous.

Dès lors, il est possible d’agir sur ce qui dépend de nous, et d’apprendre à devenir plus résilient pour le reste.
Prenons un exemple concret :
Mon emploi actuel ne me plait pas et mon patron fait pression sur moi et me stresse. J’aimerai quitter mon emploi, mais je n’ai pour le moment aucune solutions alternatives.

Dans cette situation, ce qui ne dépend pas de moi, c’est l’humeur de mon patron, sa pression, et mon travail en général. Changer cette partie de mon environnement semble être compromis.
Pourtant, tout n’est pas perdu.

Je peux, par exemple, apprendre à être résiliente face au stress qui m’est imposé au travail via un travail de méditation et de respiration.

Pour ce qui dépend de moi, je peux tout à fait, en attendant, entamer des démarches pour trouver une meilleure situation d’emploi et réduire les autres sources de stress en dehors de mon travail, afin d’éviter l’effet cocktail du stress à la fin de la journée.

Allons plus loin : en modifiant notre environnement dans le but de l’améliorer pour soi-même, nous en faisons profiter tous les autres ! Et oui, les fils qui nous relient à notre environnement sont si étroitement entremêlés, que chacune (ou presque de nos actions) ont des répercussions qui dépassent notre propre personne.

Et cela nous donne un pouvoir (et une responsabilité) immense ! Prenons encore une fois un exemple pour illustrer ces propos.

Je décide de ne plus aller acheter mes oeufs et produits laitiers au supermarché, mais d’aller directement à la petite ferme près de chez vous afin qu’ils soient de meilleure qualité.

Ce faisant, vous encouragez également l’agriculture locale, vous permettez à un agriculteur/une agricultrice d’avoir un meilleur salaire en fin de mois, vous réduisez une possible souffrance animale, et vous pouvez même réduire vos déchets pour la planète en amenant vos boîtes d’oeufs, vos tupperwares pour les produits laitiers et vos bouteilles en verre pour le lait !

En retour, vous aurez, en plus des aliments de qualité, une sensation de bien-être plus grande après être allés discuter avec une vraie personne, à la campagne, que d’être allés faire la queue au supermarché alors que la personne devant vous paye en pièces de 5 centimes.

Zélie Bourez

rédactrice

Hugo MARTINEZ

Co-fondateur du projet résilience
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